IM Cozumel 27/11/2011
Avant de partir c’était vu, plus financièrement que psychologiquement.
Si la qualif. m’échappe, je ne pourrai tenter une autre à l’étranger, cependant si le mental le veut malgré une nouvelle impasse pourquoi pas une tentative européenne sur une épreuve en non sold-out.
Le raquette du surplus m’assombrit trop le tableau de ce circuit pourtant si attrayant par la diversité des épreuves, la densité du niveau et surtout sa final à Kona
L’appel du gain transforme ses épreuve en machine à engendrer du pognon, le risque étant d’aller vers des épreuves réservé aux athlètes ayant un pouvoir d’achat supérieur plutôt que des athlètes ayant un niveau de qualité où bien ceux-ci se mettent souvent dans des situations complexes afin d’atteindre leur rêve de Kona ; là je parle des triathlètes à la quête du slot coûte que coûte… et il y a en a plus que l’on le croit, dans toutes les catégories d’âges.
Bref, le briefing nous mettait déjà au diapason, « lors du roll-down il vous faudra vous acquitter de 750 USD cash ,comme d’habitude vous allez dire sauf que l’an passé c’était 650 USD et avant 550 USD….la CRISE !
Tout ça pour revenir sur le fait que la qualif m’est passée sous le nez pour 5’20 et deux places.
Ce n’était pas une surprise pour moi, depuis le temps de passage aux 10K du marathon en 45’, je n’était déjà plus dans mon tableau d’allure pour être en sub. 3h10, une respiration compliquée à l’entame du parcours plus des douleurs gastriques du certainement à l’absorption de la boisson énergétique partenaire de l épreuve ainsi que la différence entre l’eau gelé aspergé et la température extérieur, le tout avec les difficultés habituels des efforts de longue durée sur le fonctionnement de l‘organisme.
Bien qu’ayant utilisé sur la majeur partie du vélo mes produits habituel MX3 qui eux me réussissent parfaitement, le cumul des compléments hydrique sur les ravitos vélo en Gatorade et sur le parcours à pieds où j’ai malgré tout tourné uniquement avec le Gatorade m’aura été fatal.
D’ailleurs qui n’a pas subi les effets néfaste de cette boisson, qui au niveau énergétique n’apporte pas grand-chose, c’est dommage que la WTC n’utilise pas toujours leur partenaire POWER BAR, ou autre marque spécialiste dans la nutrition du triple effort plutôt qu’un produit distribué dans la grande distribution, peut être du TANG serait plus efficace
Donc au semi j’estime un marathon en 3h30 et me dit que cela va être très compliqué une fois de plus de réunir tous les conditions nécessaires pour réaliser une performance me permettant une qualif avec mon niveau, pourtant au sortir des 180km du vélo mes jambes sont bien, aucune douleur particulière dans le corps pas de crampes, rein… je me sentais d’attaque pour galoper en sub 3h10…en fait NON.
Steve Defoor me disait la veille de l'épreuve « je vais être prudent à vélo afin réaliser un marathon correct par rapport a mon niveau » soit sub 3H10, dans mon cas il me semblait nécessaire de passer sous les 5h à vélo, courir le marathon dans les mêmes conditions que Steve afin d'assurer la qualif en étant dans les premiers de mon GA.
En imaginant les éventuels scénarios de course, il avait rajouté « si tu sors derrière moi de l'eau c'est qu'il y a un problème » je comptais bien être en moins de 1H sorti de l'eau, appréciant de surcroit le fait de nager sans combi néoprène qui me permet de mettre à profit mes battements de jambes...
Sorti de l'eau en 55', effectuant une transition plutôt éclair bien que le fait d'enfiler les chaussettes plus mes SIGVARIS, me prend un plus de temps, pour moi je suis dans les clous.
Direction le sud via la hight way, là j'aperçois un athlète redressé pour remettre son dossard dans le bon sens; il s'avère que ce grand gaillard est Steve, pas le temps pour s'expliquer je le passe tête dans le guidon prêt à remonter les deux paquets que j'aperçois au loin.
J'ai appris après course, le fait de le dépasser lui avait tout de même fait cogiter sur son plan initial, il eut l'intelligence de course de respecter son plan de me laisser partir afin de faire un premier tout en dedans ( d'ailleurs il a accéléré de tour en tour)
J'effectue une belle remontée dans le premier tour tout en gardant pour la remontée finale de la côte Est bien exposé au vent (le circuit est composé de trois fois le tour de l'ile complètement plat), donc fin du second et début du troisième tour je relâche un peu pour ne pas m'éteindre sur cette dernière partie difficile, je suis à peu près dans les tps pour faire 5H!
Pour mon premier IronMan avec le HAIBIKE Glace RX pro, je suis super bien posé quasi en permanence sur le guidon aero, pas une douleur au dos, cervicales et les jambes tournent bien sans amorcent de crampes, j'ai bien remonté à vélo ce qui n'est pas souvent le cas et me sent prêt pour attaquer le marathon.
Transition de nouveau plus que éclair bien que la jeune bénévole me tende le sac 82 ou lieu du 83, d'où un petit agacement de ma part dans un espagnole plus qu'incertain!
Visière gels MX3 et caps de sels à la main c'est parti, la foulée est bonne mais ma respiration est difficile alors que l'allure est basse, des maux de ventre me prennent, je reste serein mais ca ne s'arrange pas, la vue des gobelets de Gatorade me donne la gerbe pourtant il faut bien s 'alimenter et l'eau froide des sachet ne serait pas une bonne solution...
Steeve prévoyait de me reprendre au dix, moi dans ma tête je me disais pas avant le semi, en fait ce fut au 14k, son allure est posé pour faire un 3H/3H10, j'accroche tant bien que mal mais ça ne sera pas possible pour moi de suivre, on passe le semi et là une pluie tropicale s'abat, cela fait du bien mais un peu de trop les rues inondent et il y a des passages avec de l'eau aux mollets, connaissant le système d'épuration de l'île de Cozumel, j'imagine l'état des pieds après la course!!
Dernier tour les maux ventre sont toujours présent avec toujours des nausées en m'alimentant (se qui reste fréquent sur les efforts longue distance, mais à souvent à se point)toujours un oeil sur les athlète que je passe ou qui me dépasse afin repérer éventuellement le groupe d'âge, mais je ne suis plus très réactif, un arrêt au stand obligatoire dans les «cabines plastique»
Me rassurant sur mon état je venais de croiser auparavant Laurent Jalabert qui lui non plus ne paraissait pas dans un marathon très agréable...Il perdra d 'ailleurs sa place de leader dans son GA en se faisant doubler par Steeve.
Rarement ravis de passer la ligne d'arriver quand je ne suis pas dans les clous, sur cette épreuve je passe l'arche les bras en l'air sous un tonnerre d'encouragement dont je n'avait pas réalisé qu'ils étaient pour moi, 9H36 au lieu des 9H15, mais quelle belle course...
L e corps transparent, les yeux rentrées, une démarche de canard, je me pose devant le stand massage. « te quiero un massage » - « not yet por favor » (toujours en mixant l'espagnole avec l'anglais).
Une folle envie de boire, mais quoi? Besoin de manger mais rien ne veut passer, la tête entre les mains, je tourne le regard vers mon voisin de chaise,celui-ci se parlant ou parlant à son amie, « je n'ai jamais fini dans un pareil état » connaissant le personnage ça me rassure sur mon état; si je vous disais de qui il s'agit!!!
J'arrive tout de même a enfiler un bol de noodle, bénéficie d'un massage SOFT à ma requête je peux désormais retrouver Steve et notre équipe de supportrices Vendéenne, qui auront eut une journée bien usante levé à 4h, nous courir après afin d'effectuer des photos, hurler pour nous motiver...
Steve a sa qualif d'office étant le premier des 40/44 raphael en 45/49 et moi même en 30/34 devront attendre le lendemain une cérémonie du roll down plutôt anarchique, limite irrespectueuse pour les athlètes... en gros craché les 750 USD pour les qualifié d'office et pour le roll down on verra après, bref!
Une déception modérée car envisagée lors du marathon, le slot me passe pour 5'20 et deux places, en gros a part le premier de mon GA qui est sous les 9H donc bien au dessus de lot mes prédécesseurs sont dans un mouchoir de poche d'environ 10'
La régularité de mes entraînements et le fait d'enchaîner les courses m'aura permis en tous cas d'assimiler au mieux la distance IronMan, n'ayant pas subi d'un point de vue musculaire et me sentant pas traumatisé dans mon corps quelques jours après.
Cette épreuve et ce voyage en Amérique centrale, fut un magnifique dépaysement, un climat plus qu'agréable du matin au soir, malgré cet épisode pluvieux typique lors du marathon.
La population était à 100 % derrière nous, fière de nous accueillir et nous supporter avec tout se qui pouvait faire de la musique; je conseille donc cette épreuve et ce pays pour vos prochaines vacances!
Le titre « ultima vez » est plutôt une réflexion a chaud, je vais certainement faire une autre course qualificative cette année, sûrement en Europe :
Zurich avec Michael Duvacher et peut être de nouveau Raphael
Bolton
pays de Galles
l'Afrique du sud me tenterait bien mais il me faudrait trouver un budget conséquent... à voir
Ou bien je me laisse une saison de répit sur ce circuit et vais tenter l'aventure d'Embrun avec les copains Brice , Vallentin...
Toujours frustrant de voir s'échapper le slot pour peu, mais courir avec cette pression d'être toujours à 100% pour y arriver m'est trop attrayant pour que je m'arrête là....
Quelques semaines de repos et de réflexion pendant ces fêtes de fin d'année et on verra les objectifs en janvier!!!
en tout cas ALLEZ à Cozumel c'est top!
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