De retour en France après quelques péripéties, allant d'une évacuation pour risque Tsunami deux jours avant de rentrer à un vol retour chamboulé par « Sandy »...Bref, avant de résumer la course je tiens à remercier tous les partenaires financiers et autres soutiens qui m'ont permis de réaliser ce rêve, en participant à l'épreuve ultime dans le monde du triathlon:
World Championship – Ironman - Kailua Kona – Hawaii
MERCI!
Les Sables Vendée Triathlon – 85 running (Aquasphere, Brooks, Sigvaris...) – MX3 extreme – l' Atelier Saint Pierre – Groupama – le Salon de Vanessa - Café de la Plage ( Brétignolles sur Mer )-SARL Marmin paysages – Central Immobilier – Le Pierrot bar brasserie – Images et Solutions - Garage Boulot - Copy Diffusion – Générale d'Optique – Inter Sport – Bar de piscine du remblai – entreprise Pouzin maçonnerie – les cycles Giant les Sables d’Olonne – L'huissier Frédéric conseil – Un Zeste de bien-être - La société Vert Marine Piscine du Remblai…Ainsi que les anonymes
Comment résumer? Les photos (que je vous mettrais par suite) pourraient presque tout dire pour ceux qui me connaissent...
La météo annonçait un vent forcissant, celui ci nous avait plutôt épargné lors des entrainements de reconnaissance. Ici le vent est déterminant sur le déroulement de l'épreuve. La température, deuxième élément climatique pouvant bouleverser les conditions de course aura été « supportable », les nuages apparaissant en général dans l'après midi...
Après une bonne nuit (je suis plutôt serein les jours précédant ce genre d'épreuve) 7.30PM jusqu'à 3.55AM, Mix cake MX3 saveur Amande agrémenté du Mix cream chocolat est mon petit dej d'avant course habituel; et le pèlerinage nocturne en direction du site commence,...
Dépose des sacs « special need » (ravitos perso lors de la course) – body marking (au tampon et non au vulgaire marqueur) – prise de poids ( afin de contrôler en cas d'assistance médicale), on se retrouve un petit groupe de Français (Remy – Jérôme – Raphael - Arnaud ...)parmi les 62 engagés.
Mise en pression habituelle de boyaux (pas trop non plus afin d'éviter une explosion du boyau dans le parc exposé au soleil du matin), installation des bidons MixDrink/Mix Malto – barres et gels Mx3 sur le cadre et les Salts sticks pour pour rééquilibrer les pertes de sels minéraux. Deuxième pèlerinage d'avant course … toujours aussi prisé:)
Direction la mise à l'eau en compagnie d'Arnaud Guibert, Speed Suit enfilé lunettes Aquasphere sur la tête, les PROS sont déjà partis, il nous reste 20/25 minutes. On hésite encore sur l'emplacement gauche comme prévu (mais c'est déjà bien chargé) ou droite le long du Pier avec le risque de se faire resserrer aux bouées?
Première expérience pour nous deux sur KONA avec la densité ; on ne veut pas voir 2000 Pinguins nous monter dessus....Encore 15' il faut aller se placer dans l'eau et se maintenir en place avant qu'il n'y ait plus de place (même dans l'eau chaude du petit matin rester 15' sur place sans prendre d'appui ce n'est pas top mais pas le choix), on va à droite, on se faufile à l'avant en essayant de se maintenir aux longboarders qui maintiennent la start line en place.
BOOUM ça y est c'est le grand jour! « Baston »sans réellement prendre de coups mais possible de poser une nage sans se monter ou se percuter les uns les autres pourtant on était bien aux avant poste, le niveau est tellement dense... Impossible de resserrer à la première bouée, à la seconde on commence à pouvoir mieux se placer, un peu stressant ce départ, je prends mon tempo, entouré de quelques bonnets rose (féminines), je me cale derrière l'une d'entre elles... En général les bonnes nageuses ont un bon tempo-nagent droit- et ne mettent pas de coups!
Le catamaran installé au demi-tour en guise de bouées est en vue, mis à part le départ les premiers 1900 m sont bien passés et le rythme est bon, on a remonté pas mal de monde, comme quoi les premiers 500 dans la cohue n'étaient pas efficaces. Sur le retour le rythme accélère un peu, on arrive en vu du Pier, debout sur les marches 1H01 environ à la montre (un peu plus lent que prévu,le départ n'a pas aidé et on constatera après course que les Pros on mis un peu plus de temps également)
Ici la transition est rapide dès la sortie de l'eau le rack avec le « gear bike bag » est déjà là, la tente pour se changer aussi, je décide d'enfiler des chaussettes pour le vélo afin de ne pas avoir à les enfiler pour la càp en cas de début de crampes, de plus ça me facilite l'enfilage des manchons de compression Sigvaris, casque de CLM aux couleurs de MX3 sur la tête je fais une transition rapide dans le parc ainsi qu'après la ligne (pour monter sur le vélo en évitant les bouchons sur cette zone )
La densité de la course fait qu'il y a un flux continu d'athlètes on n'est pas seul bien longtemps ici!
Première petite boucle dans le secteur de Kona, avec les deux passages dans Palani road toujours super animé (surtout dans la phase montante à l'image des « ascensions » du tour de France), les sensations sont bonnes, une fois arrivé sur la Queen Ka'ahumanu hightway J'ai passé pas mal de monde et me mets dans mon tempo de course...
Au bout de quelques miles je me rends compte que ça va rouler vite et qu'il y a effectivement du niveau, ca roule groupé même trop groupé par moments... je me laisse glisser en fin de pack afin de garder la distance règlementaire de 7M entre chaque vélo, je ne veux pas non plus me faire embarquer dans un faux rythme, heureusement le parcours est régulièrement ponctué de montées (rien d'énorme mais usant) où tout en gardant un coup de pédale « économique » j 'y arrive à redoubler et passer vers l'avant. Je sais que le retour depuis Hawi va être épuisant et le marathon pas simple, il faut donc en garder sous le pied.
Je ne saurais jamais si j'aurais pu tenir ce petit jeu longtemps, au bout de 1H25 environ sur le haut d'une bosse une crevaison se fait entendre et malheureusement c'est pour moi. Je mets le clignotant, tâche de relativiser en me disant que ça roulait trop vite et que je me serais brulé les ailes, bref je vérifie la bande de roulement place la bombe anti-crevaisons sans trop paniquer bien que voyant le défilé d'athlètes...Ca gonfle mais le produit commence à gicler par le flan du boyau, sans conviction je mets le doigt sur coupure:) dès fois que ca colmaterait:)
Du coup j 'expérimente mon premier changement de boyau en situation de compétition, celui-ci
s'enlève facilement ( merci Stan d'avoir laissé une zone non encollée), installer celui de rechange a été aussi simple, ne reste plus qu'à percuter la cartouche de CO2, c'est bon la pression est bonne (même largement car je récupérerai mon vélo dans le parc après course de nouveau à plat, certainement une augmentation de pression durant le temps du marathon...)
Je ne sais combien de temps j'ai perdu sur le coup (11' tout de même) ni le nombre d'athlètes m'ayant passé mais en tout cas beaucoup trop!
La seul chose raisonnable est de remonter au train sans se mettre plus de pression sinon c'est le bonhomme qui explosera... Je double en continu jusqu'à Hawi (le demi-tour) c'est l'occasion de retrouver des connaissances et d'échanger 2-3 mots (pas plus). Je récupère mon ravito perso. MX3 au demi-tour et me voilà dans la fameuse descente de Hawi ( il y a 10Km de montée jusqu'au village), content d'avoir pris l'option jante basse à l'avant (avec mon poids léger j'évite ainsi les embardées dûes au vent de travers).
A partir de ce moment-là je ne remonte plus personne, un début de crampe s'amorce au niveau de l'adducteur gauche sûrement à cause de l'effort produit dans cette longue dernière montée.
De nouveau sur le plat (entrecoupé toujours de quelques « patates ») je comprends vite pourquoi tout le monde préconise de garder du jus pour le retour d'Hawi, effectivement le vent commence à s'orienter différemment et il forcit!
Ça devient dur et la vue de l'aéroport de Kona se fait attendre, je reprends mon rythme en me faisant doubler sur le plat et en remontant sur les parties montantes...
Je suis impressionné par le niveau des femmes surtout dans ce genre de conditions, enfin arrive le carrefour annonçant le retour dans Palani road, il va falloir affronter ce mythique marathon!
T2 se passe plutôt bien, un peu raide à la descente du vélo mais ça devrait se débloquer rapidement, je me suis persuadé depuis Kalmar qu'il faut absolument que je parte moins vite afin d'équilibrer le tempo tout du long du marathon.
Je pars en dessous de 4' km donc me recale sur mon plan entre 4'15 et 4'30, à ce tempo je reprends de nouveau du monde, ça motive! Ali i drive est loin d'être plat mais l'ambiance – le paysage et la densité d'athlètes font que je tiens bien le coup sur ces 15 premiers km (seulement 15km ce n'est pas long), au demi tour c'est l'occasion de croiser les copains et faire un petit signe (encore à peu près expressif). La montée de Palani n'est pas une simple affaire et annonce le début de la high way en direction d'energy lab, heureusement comme pour la partie vélo, la foule est amassée le long pour nous encourager.
Je garde le cap jusqu'au semi environ, et là j'ai beau vérifier ma montre régulièrement je ne suis plus dans les clous! Le moral en prend un coup et le circuit n'est pas simple (ça monte/ça descend). J'attends le demi tour à energy lab avec impatience, on se recroise de nouveau entre nous mais on commence à être beaucoup moins vigoureux... Je me refais doubler, à chaque ravito le même rituel éponge/eau et glace sur la tête/energy drink/ et de nouveau eau+glace.
Plus que le retour vers Kona mais le rythme est difficile à maintenir, enfin j'aperçois Steeve Defoor (celui n'ayant pu prendre le départ pour des soucis de santé de dernière minute) en haut de Palani avec 2 miles pour finir, « profite bien du finish » qu'il me crie! J'attends la finish line avec impatience mais je veux profiter au max de ces 2 derniers miles car après toute cette émulation va
s'arrêter...
Je retombe sur Ali i drive la foule est là pour nous accueillir, c'est mythique l'ambiance/ l'atmosphère le souvenir d'avoir pu être là à KONA , un rêve!
C'est énorme je vois l'arche, mon frère et « Bebel » sont là pour m'encourager... ca y est FINISHER, je reçois une belle récompense : mon collier à fleur symbole d'Hawaii....
1H01'57-5H36'58-3H31'23 10H16'06
100ème 30/34
494ème sur environ 2000 partant
photos Thierry Sourbier - onlinetri