Champion d’Afrique, je ne sais pas si ça « fargue » comme on dit à « la Chaume » !
Merci pour toutes ces félicitations et engouement autour de cette course et de ce résultat.
Je n’avais pas trop le droit de me rater notamment concernant le slot pour Kona.
Ayant déjà épuisé mon solde de congés payés lors de l’édition 2014, j’ai pris le risque de sacrifier du « temps libre » afin de préparer et venir participer à cette Iron Man de début de saison (tôt pour nous Européens).
Les objectifs étaient d’y réaliser une course en adéquation avec mes allures travaillées, donc me rassurer en ce début de saison, avoir la qualification afin de me préserver durant cette longue saison jusqu'à Hawaii. Je me suis vite rendu compte sur place de la densité du niveau que ce soit chez les PROS mais aussi en Groupe d’âge (les européens prenant la peine de se préparer si tôt, ne venaient pas pour vendre des cravates…et les résultats le montrent !).
Plutôt confiant sur cette préparation qui me parut plus « légère », j’envisageais bien réitérer un résultat à « la mont Tremblant ». Au ranking général ce n’était pas possible d’aborder un top 10, mais une victoire dans la catégorie n’était pas impossible vu les éditions passées…
Dernier point, j’espérais également re-confirmer un sub 3H sur ce marathon plutôt plat…
Je suis bien évidement ravis du résultat final de cette épreuve, qui va me renvoyer dans le Pacifique, cependant il y a quelques points que j’aurais voulu et que je voudrais mieux maîtriser surtout en perspective des Championnats du Monde ( il y a de l’eau à couler sous les ponts d’ici là, mais il n’y aura pas de miracle non plus !)
C’est donc motivé à 200% que je ma place très tôt sur l’avant start line du côté le plus optimal à mon goût. L’attente est toujours un peu longue, et c’est donc un peu « à froid » que la course est lancée !
Bon départ, l’eau est bonne mais le plan d’eau sera plutôt « agité » par un petit, court clapot haché. Pour couronner le levé de soleil au raz de l’eau, n’arrange pas la visibilité.
C’est donc au bout de 300 mètres que l’on vire à gauche, je n’ai pas plus placer une respiration correcte, je ne vois rien, à moitié en water polo, je me sent oppressé ! Là je me dis que ça ne va pas le faire, que je vais certainement louper le bon groupe. L’avantage de ce départ pitoyable est de ne pas laisser la place de la moindre pensée aux « grands blancs » et cie.
C’est avec une technique hasardeuse que je remonte et me place pour finir dans un sub 1 heure. Pas dans les clous mais au vu de l’était de la mer je ne suis pas surpris.
« Reconnaissance » du circuit lors de la première boucle vélo, je remonte respectant les cibles, pour vite me retrouver un peu esseulé. A mon goût les difficultés ne se trouvent pas dans le dénivelé proposé, mais bien dans les grands bouts droits et le parcours final côtier exposés au vent. Mal dirigé je rate mon ravito perso, je vais donc devoir me passer de mes bidons MX3 que j’ai l’habitude de consommer à l’entraînement.
Seconde tour je commence à déchanter, l’ami Lionel Roye que j’avais passé au premier passage me revient dessus. On se retrouve un petit groupe d’a peine 10 dix unité, accompagné d’un « Marshal » cette dynamique nous sera bien utile pour revenir vers Port Elizabeth.
Je tiens à peine la cible basse, et il faut rester vigilant pour ne pas voir le groupe partir tout en restant à distance. C’est sur le dernier tronçon +/- 25 km de l’arrivée, que Lionel nous fait un coup d’expérience et nous laisse collé au bitume, l’image correspondant bien au revêtement de routes Sud Africaine.
Temps de réaction lent et je n’ai certainement pas les jambes pour relancer et je vois file Lionel…J’attends un peu un moment opportun pour moi et je tente la même !
A vu sur l’échappée solitaire, il fallut assumer, mettre ce qu’il restait dans les jambes et tenir le coup jusqu’à T2 .
5H18 sur le bike, avec à un passage en 2H35 sachant que le vent à forcit, ce n’est pas si mal que ça même si la perte de watt fut conséquente.
Me voilà donc parti en chasse sur la partie pédestre. Les « longues » séances en course à pied effectuées à l’entraînement me laisse partir confiant. Mon objectif reste de remonter vers l’avant et de rattraper Lionel (de nouveau, j’ai souvent eu l’occasion de concourir avec lui et je sais que si je remonte à son niveau, je devrais être bien placé au ranking).
Premier demi-tour, j’ai eu le temps de me rendre compte qu’il n’y pas tant de PROS que ça devant et qu’en groupe d’âge c’est encore mieux !
Je croise ma cible, petit signe, on est pas si loin que ça l’un et l’autre.
Second tour je reprends un peu plus, je suis en compagnie d’un autre groupe d’âge que je pense être de ma catégorie qui me confirme qu’on est à l’avant de la course, je lui renseigne que mon ami français est devant nous et également Sam Gyde (le Belge indétrônable des victoires en groupe d’âge sur toutes les épreuves et bien toujours à la bagarre avec les PROS)
Sur la partie face au vent, mon compagnon Sud Africain, le pur local encouragé par son fan club, se laisse distancé. J’en profite donc dans la montée de l’université pour en remettre une petite couche.
C’est après ce passage que je passe enfin Lionel, je suis donc passé premier de ma catégorie et certainement second en groupe d’âge (quoi qu’avec la seconde vague partie 15’ après nous, on ne peut pas trop savoir mais dans la tête c’est bon)
Je fais en sorte de ne pas trop lâcher la pression, sans pour autant m’éteindre, il reste un tour et je me crois à l’abri !
Erreur ! Vers le km 38/39 mon grand Sud Af me passe pleine balle ! Je n’en crois pas mes yeux, c’est pas possible il me dépose complètement…De nouveau un temps réaction un peu lent, je craint le retour d’autres concurrents dans sa foulée.
Pas le choix je remets tous ce qui reste, mais il doit être à moins de 4’ au km et je n’arrive pas à aller sur cette allure. Incroyable il me colle malgré ma réaction 1’ sur quelques kilomètres.
Je ne suis pas sous les 3H au marathon mais ça je m’en doutais dès le second tour, je pense être second dans ma catégorie donc sauvé pour le slot (10 /75 au total).
Une belle épreuve de passée, un parcours plutôt exigeant, avec un résultat plutôt satisfaisant !
Je sais qu’il faudra être mieux que ça à Kona.
Ce fut l’occasion de retrouver les connaissances Française du circuit Iron Man, le club de Beaune, Mathieu Mangeon, Marie-Estelle et Vincent, mon partenaire du jour Lionel Roye, Lionel Le Strat du LDP Coaching…etc
Sympa aussi d’encourager nos PROS Français tous très accessibles et très sympas, on ne peut pas en dire autant dans tous les sports (je vois mal un joueur de CFA de foot mettre un tape dans le dos à un des joueurs de l’équipe de France en lui disant à une prochaine…)
Même si dans l’ensemble nos PROS n’ont pas été très content de leur prestation ce we, ils sont très costauds et ils sauront le montrer à la prochaine échéance.
Un récit de course un peu long, mais il faut bien que je m’occupe, j’ai quelques heures à passer ici à l’aéroport je Joburg avec plus de 24 H en transit avant d’arriver à bon port !
Merci entre autre à Stéphane Palazzetti qui à su m’amener jusqu'à cette épreuve progressivement malgré l’échéance précoce de cette course, Mx3 qui comme d’habitude me fournit l’énergie, Giant Les Sables pour le prêt de roues entre autre,Brooks ….
A plus !
Les résultats